Sommaire Contexte

L’époque antique

La conquête et la romanisation

La christianisation

 

La conquête et la romanisation

Ce sont ces populations aquitaines qui ont été conquises par les légions d’un lieutenant de César, Publius Crassus, à partir de 56 avant Jésus-Christ. Après une résistance assez vigoureuse, après aussi une période d'agitation de 39 à 27, la région semble avoir assez aisément accepté la domination romaine. Divisée en deux civitates, celle des Aturenses - Aire - et celle d’Aquæ Tarbellicæ - Dax -, qui reprenaient approximativement les limites d’anciens peuples aquitains, elle a été intégrée par Auguste dans la province d'Aquitaine Seconde. Mais le maintien de particularismes affirmés, et sans doute bientôt les manifestations d’une certaine volonté d'indépendance ont conduit l’empereur Vespasien à créer vers la fin du iie ou le début du iiie siècle une province autonome, la Novempopulanie, pour y regrouper les anciens peuples aquitains.

 

Table de Peutinger (ier siècle ?). A l'extrémité gauche, Aquis, Dax

 

Dax. Podium du temple, lors de la découverte

Durant les quatre premiers siècles de notre ère, la région, réorganisée selon les règles de l’administration romaine et parcourue par des voies importantes et donc par des courants d’échanges, connaît un développement dont profitent en particulier les chefs-lieux des deux cités : Aire s’organise autour de deux pôles, la ville basse et la colline du Mas ; Dax, célèbre par ses sources chaudes, s’étend sur une cinquantaine d’hectares, autour d’un noyau formé en particulier d’un temple et d’un établissement thermal dont on a retrouvé des vestiges importants.

 

Dès le ive siècle pourtant, des infiltrations, puis des raids de tribus barbares créent une insécurité contre laquelle on tente de lutter par la construction de remparts protégeant une partie des villes en

Vestiges d'une occupation antique durable : 1. Villa

sacrifiant le reste : la surface enclose dans l’enceinte de Dax ne dépassera pas 12 ou 13 hectares. Nombre de monuments ont alors été démolis pour réutiliser les matériaux dans les fondations surmontées d’un mur de blocage parementé de briques d’une dizaine de mètres de hauteur, épais de plus de 4 m, flanqué de 46 ou 47 tours et percé de trois portes fortifiées.
     Dans les villes ainsi réduites, la vie manquait bien sûr d’agréments pour les notables, qui préféraient se retirer dans de somptueuses résidences de campagne : du Gabardan au Bas-Adour, on a identifié plusieurs dizaines de ces villas : celles qui ont été fouillées ont révélé des constructions pouvant atteindre plusieurs

 

 

centaines de mètres carrés, organisées autour d’une ou deux cours intérieures bordées de portiques : les pièces, pavées de mosaïques et décorées d’applications de marbre et de peintures, étaient chauffées

 

            Sorde-l'Abbaye.  Barat-de-Vin. Arcade du péristyle          Sorde-l'Abbaye. Logis abbatial. Croix de Salomon

 

en hiver par l’air chaud venant de fournaises qui alimentaient aussi de complexes installations thermales. Les portiques s’appuyaient sur de nombreuses colonnes de marbre de couleur, couronnées de délicats chapiteaux de marbre blanc.

 

     Saint-Sever. Chapiteau corinthien. ive siècle     Saint-Sever. Chapiteau composite. ive siècle

 

Cette vie brillante, que de rapides incursions barbares aux iiie-ive siècles n’avaient pas réussi à affecter trop gravement, allait être plus profondément compromise par les invasions du début du ve, et surtout par l’installation à demeure de Wisigoths vers 435-440. Des 70 ans qu’a duré la présence de ces populations, il ne subsiste plus guère que quelques toponymes caractéristiques, ainsi qu’un code juridique - la Lex romana Wisigothorum, dite « bréviaire d’Alaric »-, promulgué par ce roi à Aire en 506.

Mais cette situation n’était pas bien acceptée : le roi franc Clovis, appelé à l’aide par les Aquitains, remporta en 507 à Vouillé, non loin de Poitiers, une victoire qui rejeta définitivement les Wisigoths au-delà des Pyrénées, où ils allaient développer un royaume brillant.

Ces événements, qui ont profondément marqué les villes et leurs élites, ont-ils également modifié la vie du petit peuple, et en particulier du peuple des campagnes ? L’archéologie révèle une grande permanence dans l’habitat, les modes de vie, les pratiques et les ressources agricoles, même dans les domaines dépendant de riches villas. Cependant, la découverte de quelques fragments d’amphores ayant contenu de l’huile ou du vin étrangers témoignent de l’existence de quelques échanges commerciaux avec des régions lointaines.

 

 

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 Date de dernière mise à jour : 08/10/17