Sommaire Contexte

LA GASCOGNE landaise

DANS LE ROYAUME DE FRANCE. XVe-XvIIIe siècles

Les conflits politico-religieux du xvie siècle

Le xviie siècle, temps des séditions

Aux xvie-xviie siècles, remise en cause et affirmation de la foi catholique

L'organisation de l'église d'Ancien Régime

 

 

Les conflits politico-religieux du xvie siècle

Les Landais ayant assez bien accepté la fin de la domination anglaise et le passage du pays sous l’autorité du roi de France, avec ses corollaires linguistiques et administratifs, la fin du xve siècle et la première moitié du xvie ont été pour les « Lannes » une période de calme relatif, seulement troublée par le raid dévastateur mené dans le Pays d’Orthe par le prince d’Orange, pour le compte du roi d’Espagne : en 1523, les abbayes de Sorde et d’Arthous sont incendiées, Peyrehorade et Hastingues ravagées. Estimant Dax menacée, son gouverneur Haubardin de Luxembourg démolit, pour protéger la ville, le palais épiscopal, le cloître, la chapelle Notre-Dame. Mais le prince redescendit finalement vers la Soule et le Béarn.

Tout autres seront les ravages causés par les luttes entre catholiques et protestants au cours du troisième quart du siècle. Pour des raisons diverses, les idées de la Réforme ne semblent guère avoir pénétré dans les Landes avant 1560 ; et même après cette date, elles ne rencontreront que peu d’échos. Mais le conflit vint du Béarn, où Jeanne d’Albret s’était définitivement convertie au calvinisme en 1559, et avait en 1563 proscrit le catholicisme et imposé le culte réformé. Si Dax et la région environnante furent dans l’ensemble épargnées, il n’en fut pas de même pour le diocèse d’Aire : après avoir reconquis le Béarn sur l’armée catholique, Gabriel de Lorges, comte de Montgomery, s’attaqua à Aire en septembre 1569, et, en compagnie d’un autre capitaine huguenot, il entreprit de ravager et de piller le Tursan et la Chalosse jusqu’à Tartas, brûlant les églises et leur mobilier et massacrant de nombreux prêtres ou religieux. D’autres raids atteignirent un peu plus tard des régions plus limitées, jusque vers 1592. Ils étaient souvent le fait de bandes incontrôlées. Au terme de la période, beaucoup d’édifices avaient été gravement atteints, les populations étaient exsangues.

 

Le xviie siècle, temps des séditions

En dépit d’une brève recrudescence des incursions huguenotes après l’assassinat d’Henri IV, la fin du xvie et le premiers tiers du xviie ont été une période de répit pour les Landes. Mais une suite de conflits de tout autre nature allait entraîner de nouvelles épreuves pour les populations.

Le premier de ces conflits fut d’origine fiscale : l’introduction de droits sur le sel et l’institution d’un contrôle sur son commerce alors considérable provoqua une véritable « guerre du sel » qui devait durer quelque quarante ans, avec des épisodes violents dans diverses villes, dont Aire et Dax en 1644-1645. Au cours de la décennie suivante, les Landes furent prises dans la tourmente de la Fronde, qui y atteignit son paroxysme en 1653 : la gravité des destructions qu’elle entraîna eut pour conséquence l’augmentation des grains, la famine, et la propagation d’une épidémie de peste meurtrière. Mais l’événement le plus violent fut la véritable révolte provoquée par les tentatives brutales de l’autorité royale pour régler le problème rémanent de la contrebande du sel. La rébellion a également concerné le piémont pyrénéen, mais c’est dans le Tursan et en Chalosse qu’elle a atteint sa plus grande intensité, dans les années 1663-1666 : des bandes de partisans dirigées par Audijos tinrent longuement en échec des troupes très supérieures en nombre. L’échec final de l’entreprise fut suivie d’une répression brutale - dragonnade, exactions, procès, confiscations, exécutions -, qui ajoutèrent encore à la détresse du pays.

L’agitation connut quelques résurgences jusqu’au début du siècle suivant, mais sans grandes conséquences. Toutefois, un climat de résistance à toutes les formes d’oppression se maintint jusqu’à la Révolution, avec des rébellions locales contre la corvée des chemins en Marsan, en Gabardan et en Brassenx, contre la cherté des grains en Chalosse centrale et en Maremne, et surtout contre le monopole du tabac, en particulier à Soustons en 1785.

 

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 Date de dernière mise à jour : 08/10/17