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LE HAUT MOYEN ÂGE

 

 

La naissance et les débuts de la Gascogne

L'église gasconne au haut Moyen Âge

 

 

La naissance et les débuts de la Gascogne

Après leur victoire de 507, les Francs devaient mettre plus de vingt ans pour occuper le pays landais. Encore cette mainmise, et l’attribution de la région successivement à divers royaumes au cours des partages intervenus au cours des décennies suivantes furent-elles sans doute plus théoriques que réelles. Si, vers 585, un usurpateur du nom de Gondovald réussit à installer sur le siège épiscopal de Dax un de ses partisans, Faustian, sa mort mit fin aussitôt après à l’entreprise.

 

Mais déjà, une nouvelle menace pesait sur la Novempopulanie. Dans les années 580-590, des troupes de Vascons - Wascones -, proches parents des anciens Aquitains, mais demeurés irréductibles à la romanisation, furent brutalement chassés par le roi wisigoth Léovigilde du versant sud des Pyrénées occidentales, et ils commencèrent à déferler vers le nord. Progressivement, et en dépit de « victoires » remportées par les fils de Childebert II, par Charibert II, par Dagobert Ier, et des serments de fidélité alors obtenus des chefs vascons, toute la région située au sud de la Garonne allait rapidement échapper au pouvoir effectif des souverains mérovingiens et elle porterait désormais le nom de Vasconia - la Gascogne.

                                Boucle de ceinturon franque
                                trouvée à  Saint-Vincent-de-Xaintes (Dax)
 

Cette situation trouble rend difficile toute analyse des rares renseignements transmis par les textes sur l’existence d’un prince de la Gascogne du nom de Loup vers 675, sur les conséquences de l’invasion arabe qui, après une victoire sur le prince d’Aquitaine Eudes, échoua en 732 en face de Charles Martel, et enfin sur les relations assez confuses entretenues avec les premiers souverains carolingiens.

Monnaie carolingienne frappée à Dax

Comme auparavant sous les Mérovingiens, toutes les tentatives de Charlemagne et de ses successeurs pour prendre un contrôle plus étroit de la Gascogne ne vont obtenir que des résultats incertains. L’épisode de Roncevaux, les précautions prises par Louis le Pieux dans sa traversée de la région en 814, et surtout les nombreux soulèvements et révoltes qui jalonnent les années 780-850 montrent que le pays glisse lentement vers l’indépendance.

 

Cette indépendance semble acquise de fait avant le début du xe siècle. La Gascogne est alors gouvernée par des comtes dont plusieurs portent le nom de Sanche, mais dont les relations de parenté ou même de succession semblent impossibles à déterminer avec précision.

Quels qu’aient été leur nombre ou leur importance, les changements intervenus au cours de cette longue période ont surtout concerné le contrôle du pouvoir politique : s’ils ont entraîné une grave désorganisation des structures administratives publiques et une multiplication des pouvoirs locaux, le nombre relativement faible des nouveaux arrivants ne leur a permis d’affecter que ponctuellement ou superficiellement la vie des populations, auxquelles ils se sont du reste plus ou moins rapidement intégrés. Paradoxalement, la survivance de la plupart des élites aristocratiques gallo-romaines et de leur influence a sans doute permis la poursuite de la romanisation, et en particulier l’usage de la langue latine, bien que sous des formes abâtardies. Quant à l’économie, si l’interruption ou la forte réduction des échanges avec l’extérieur l’a refermée sur elle-même, elle ne semble pas avoir été sensiblement affaiblie.

 

L’église gasconne au haut Moyen Âge

La prise de contrôle de la région par les Francs avait libéré l’église de la domination des Wisigoths ariens ; mais elle ne semble pas l’avoir mise en relation étroite avec celles du reste du royaume : les actes des divers conciles tenus à cette époque ou aux siècles suivants à Orléans, Paris ou ailleurs n’attestent que très rarement la présence d’un évêque landais.

L’arrivée de Wascons restés païens a-t-elle gêné la progression du christianisme dans le peuple, et en particulier dans les campagnes ? Rien ne permet de l’affirmer ; et si la désorganisation des structures administratives a pu s’accompagner d’un affaiblissement de l’autorité des évêques, l’interruption particulièrement durable des listes épiscopales qui s’observe dans les diocèses landais ne signifie pas nécessairement que toute l’organisation ecclésiale déjà mise en place ait été profondément affectée et même qu’elle n’ait pas continué à se développer quelque peu.

On ne saurait toutefois négliger qu’à la différence de ce qui s’observe dans les diocèses des parties plus septentrionales ou plus orientales de la Gascogne, ceux d’Agen, d’Auch, de Comminges ou de Bigorre, l’absence de mention fiable de la présence d’un évêque sur les sièges d’Aire et de Dax se prolonge durant toute l’époque carolingienne.

 

 

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   à l’aube de l’histoire
   L’époque antique
   Le Moyen Âge. xie-xiie siècles
   Le Moyen Âge. xiiie-xve siècles
   La Gascogne landaise dans le royaume de France. xve-xviiie siècles
   Les Landes, de la Révolution française à nos jours

 

 Date de dernière mise à jour : 08/10/17