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La réorganisation des diocèses gascons au xie siècle

L’histoire des diocèses de la Gascogne occidentale au cours d’une grande partie du xe siècle ne nous est connue que par des témoignages fort peu fiables. Elle ne s’éclaire que vers le dernier tiers du siècle, où l’ensemble du territoire - de Bazas aux Pyrénées - apparaît soumis à l’autorité d’un unique « évêque des Gascons », Gombaud, frère du comte Guillaume Sanche et un temps associé à son pouvoir ducal.

Gombaud étant disparu peu après 977, le siège fut occupé par Arsieu, également très proche de la famille comtale, puis, à partir des années 1020, par Raymond, dit le Vieux, qui devait continuer jusque dans les années 1050 à exercer son autorité sur un vaste territoire correspondant aux anciens diocèses de Bazas, d’Aire, de Dax, de Lescar et d’Oloron. Mais l’heure n’était déjà plus à ce que Rome et des réformateurs intransigeants comme le nouvel archevêque d’Auch, Austinde, considéraient comme une usurpation et même, en raison des liens avec le pouvoir civil, comme une présomption de simonie.

Sommé de se justifier en 1056 devant le concile de Toulouse, Raymond ne s’y présente plus que comme évêque de Bazas. Sans doute faut-il voir comme une preuve de sa volonté de redresser cette situation la cérémonie relatée par le cartulaire de la cathédrale de Dax, au cours de laquelle il transféra à l’intérieur du rempart de cette ville son siège épiscopal, jadis placé hors les murs dans l’église Saint-Vincent, en dotant la nouvelle cathédrale d’un clergé organisé en chapitre sous l’autorité d’un prévôt.

Lorsque Raymond dit le Jeune, neveu de Raymond le Vieux, succéda à son oncle vers 1058, il ne conservait plus que les sièges anciens de Bazas et de Dax et le siège nouvellement créé de Bayonne, et il dut bientôt céder celui de Dax, qui revint à un ancien abbé de Simorre dans le Gers, Macaire. Ce recours à un religieux pour occuper un siège épiscopal témoignait de la pauvreté du clergé gascon en personnalités capables de prendre en mains des diocèses encore en pleine période de réorganisation. De fait, après Macaire, on dut encore faire appel en 1062 à un autre abbé, Grégoire, qui tout en gardant le gouvernement de l’abbaye de Saint-Sever et de celle de Sorde, avait reçu celui du diocèse de Lescar. Et quand Grégoire renonça à Dax, ce fut un autre moine de Saint-Sever, Bernard de Mugron, qui lui succéda.

Aire avait en revanche reçu dès 1059 un évêque propre, Pierre, dont la présence est attestée jusqu’en 1092.

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