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L’église dans la tourmente

Les débuts du conflit franco-anglais ne semblent pas avoir eu de trop graves répercussions sur la situation de l’église landaise. Les évêques, qui étaient tous d’origine locale, sont parvenus pendant une longue période à rester à l’écart des développements politiques, sauf à certains moments pour le diocèse d’Aire, voisin des pouvoirs les plus actifs. Ce calme relatif a permis un grand effort d’organisation analogue à celui que menait dans le domaine civil l’administration anglaise : on divise alors les diocèses en archiprêtrés, on promulgue des constitutions synodales, on publie des bréviaires, on rédige des pouillés. Mais des signes inquiétants commencent à apparaître : révolte des paroissiens de Saint-Sever contre l’abbaye, contestation du pouvoir temporel des évêques et protestation à l’égard du poids croissant de la fiscalité, mais également perte de ferveur des monastères anciens, où l’on s’achemine vers l’abandon de la règle de la pauvreté individuelle par le partage des biens entre les religieux sous le régime de la commende.

Le relais va toutefois être pris par les ordres mendiants dont l’installation dans les Landes a été véritablement forte et assez précoce. Dans la seconde moitié du xiiie siècle, les Franciscains s’établissent à Dax et à Mont-de-Marsan, les Clarisses à Bougue, à Mont-de-Marsan et à Dax, les Dominicains à Saint-Sever, les Carmes à Dax.

La période suivante allait être autrement plus troublée, non seulement du fait du développement du conflit, mais en raison des graves désordres qui ont marqué à cette époque l’église universelle. Dans un premier temps, les difficultés causées par la politique menée par les papes qui avaient quitté Rome pour s’installer en Avignon ont surtout concerné deux domaines : la nomination des évêques et la collation des bénéfices, dans lesquelles intervenait de plus en plus activement la Curie pontificale ; la pression fiscale croissante exercée par cette même Curie, et par voie de conséquence, celles des évêques sur les institutions et les paroisses.

Les choses allaient encore considérablement s’aggraver à la mort du pape Grégoire XI, survenue peu de temps après sa réinstallation à Rome. Deux partis se formèrent qui élurent chacun un nouveau pape, qui à son tour nomma des évêques dans les divers diocèses. La situation perdura, et même se compliqua par l’élection d’un troisième pape censé remplacer les deux précédents. La conséquence de ce « Grand Schisme » fut dans les diocèses landais comme ailleurs une division du clergé et des fidèles, souvent favorisée par celle des divers pouvoirs politiques. L’apaisement ne vint qu’avec la résolution du schisme en 1417, et la disparition des évêques concurrents. Mais de nouvelles difficultés allaient bientôt surgir avec la mainmise de plus en plus affirmée du roi de France et de certaines grandes familles sur la nomination des évêques.

 


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à l’aube de l’histoire
L’époque antique
Le Haut Moyen Âge
Le Moyen Âge. xie-xiie siècles
La Gascogne landaise dans le royaume de France. xve-xviiie siècles
Les Landes, de la Révolution française à nos jours

 

Date de dernière mise à jour : 14/04/11