Présentation du Livre rouge de la cathédrale de Dax

Le cartulaire de la cathédrale de Dax ou Livre rouge, disparu au début du xix^e siècle et retrouvé récemment, a été écrit à la fin du xii^e ou au début du xiii^e siècle. C'est dans la seconde moitié du xii^e siècle que les évêques et les chapitres cathédraux du Midi de la France ont commencé à copier, analyser ou résumer les actes sur parchemin contenus dans leurs archives. Il s'agissait non seulement de faire un travail de mémoire — ici la mémoire canoniale ne remonte pas au-delà des années 1050 —, mais de rassembler sous la forme d'un codex les actes de propriété de l'établissement, ainsi que des documents d'administration nécessaires à la gestion des biens et des revenus de la cathédrale, divers accords entre l'évêque et les chanoines et des règlements capitulaires.

Le Livre rouge contient 176 documents — dont 4 doubles —, plus quelques actes copiés postérieurement au xiii^e siècle sur un blanc du manuscrit ou dans les marges. Son contenu n'était pas complètement inconnu. Quelques actes avaient été recopiés à l'époque moderne par des érudits, notamment un des plus intéressants, le récit incroyablement vivant du conflit qui avait opposé à la fin du xi^e siècle le diocèse de Dax à celui d'Oloron, au temps de l'évêque Amat d'Oloron, légat pontifical chargé de répandre la réforme grégorienne. Mais beaucoup sont complètement inédits, en particulier un document très précieux et très rare pour cette époque, la liste des églises du diocèse de Dax. Dans une région où la documentation est assez pauvre, l'édition du Livre rouge apportera de nouveaux matériaux à l'historien. En regard du texte latin, le lecteur trouvera une traduction en français et des notes géographiques et historiques établies par Jean Cabanot et Georges Pon.