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Histoire des églises landaises

Le xie siècle, dans la continuité de l’Antiquité tardive

 et du haut Moyen Âge

 

 

 

L'importance des destructions subies au cours du haut Moyen Âge, mais plus encore peut-être la longue régression culturelle qui avait suivi la venue des Vascons n'avaient laissé subsister que très peu de témoignages des premières manifestations de l'art chrétien : près du sommet de la colline du Mas d’Aire, un mausolée voûté du ive siècle, abritant un riche sarcophage paléochrétien ; dans le faubourg Saint-Vincent de Dax, la basilique épiscopale à trois nefs et chevet polygonal du ve, ornée de chapiteaux de marbre et de mosaïques ; dans des villas antiques, comme à Sorde, à Pardies, à Saint-Sever, des aménagements de pièces d’apparat pour servir d’oratoires...

Toutes ces constructions étaient faites de moellons carrés - l’opus quadratum -, ou allongés, disposés par lits horizontaux et noyés dans un bain de mortier. Ce procédé économique et d’exécution facile s’est certainement maintenu durant le haut Moyen Âge ; on a dû toutefois lui associer alors, même pour la construction des lieux de culte, des techniques plus rudimentaires, telle la construction en charpente et torchis, ou même entièrement en argile crue, comme on en voit encore aujourd’hui dans deux églises du Gers.

Ces mêmes techniques ont certainement encore été utilisées au xie siècle pour la construction de certaines des très nombreuses églises dont le Cartulaire de la cathédrale de Dax signale l’existence et qui ont très tôt disparu. Seuls en effet quelques édifices construits en moellons sont parvenus jusqu’à nous : l’emploi de ce procédé y est souvent associé à des partis aux archaïsmes fort marqués :

- une abside semi-circulaire prolongeant exactement la nef et parfois orientée à l'ouest comme à Saint-Orens (Cne de Saint-Perdon) et à Caro (Cne de Pouydesseaux) ;

- un plan à chevet droit comportant un petit chevet carré voûté en berceau et une nef plus vaste simplement charpentée, dans le pays de Marsan ;

 

églises à chevet plat du Pays de Marsan

   Bostens. Chevet


- une grande abside polygonale, dotée d’angles en moyen appareil, mais dépourvue de contreforts, comme à Biganon ;

- de grandes nefs charpentées, sans aucun renforcement ni décor, comme jadis à Saint-Paul-lès-Dax, à Nerbis ;

- des absides dont l’arc d’entrée repose sur des piédroits nus, sans colonnes ni pilastres ;

- des fenêtres très étroites comportant parfois un double ébrasement non appareillé, plus souvent un ébrasement unique ouvrant sous un linteau monolithe, et qui sont parfois placées très haut sous le toit, plus rarement à l'intérieur ou au-dessus d'un contrefort ;

- enfin, absence totale de décor sculpté, à l'exception, dans de rares cas, d'un chrisme, comme à Bostens ou Saint-Avit.

 

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   Histoire des églises Landaises
  Le xiie siècle, et le triomphe de l’art roman
  L’âge gothique. xiie-xve siècles
  Les temps modernes. xvie-xviiie siècles
  Un xixe siècle sous influence
  L’œuvre contrastée du xxe siècle

  Bibliographie