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Les adjonctions de l’époque gothique et moderne

Comme la plupart des églises de la région, Sainte-Marie d’Audignon a été dotée au cours du xive siècle d’un ensemble défensif assez complet destiné à protéger les populations menacées par la Guerre de Cent Ans : une tour et une tourelle d’escalier à l’ouest, une vaste pièce forte au-dessus de la nef et du chœur qui a été surélevé à cet effet. Dans le même temps, un portail d’entrée décoré a été construit dans le rez-de-chaussée de la tour.

Les deux collatéraux qui flanquent l’édifice sont plus récents : celui du côté sud a été construit un siècle après la fin de la Guerre de Cent Ans, pour répondre à la croissance démographique entraînée par le retour de la paix : deux clés de ses voûtes portent la date de 1550, et c’est certainement à la même époque que l’on a complété la tour et la tourelle occidentales par un étage coiffé d’un cône de maçonnerie pour la tourelle, d’une pyramide ornée de crochets sur les angles, pour la tour.

Enfin, un nouvel accroissement de la population a entraîné au xviie-xviiie siècle la construction du second collatéral au nord, au cours d’une importante campagne de travaux qui a également permis de couvrir le vaisseau central d‘une voûte en berceau brisé.


Un mobilier exceptionnel

Jusqu’aux années 1960, le fond de l’abside était dissimulé derrière un imposant retable doré et polychromé, qu’encadraient des boiseries appliquées sur la travée droite. La dépose de ce retable

Retable gothique

a non seulement révélé les colonnes et les modillons soutenant le mur en encorbellement dont on apercevait quelques indices, mais également un retable de pierre dont personne ne soupçonnait l’existence.

Cette œuvre remarquable, que l’on peut dater du xve siècle, rappelle des retables d’albâtre de la même époque. Disposé derrière un autel en pierre, il barre tout le fond de l’abside, auquel il donne toutefois accès par une porte latérale en accolade. Au-dessus d’une partie inférieure nue, il est orné de deux registres d’arcs en mitre comptant respectivement 7 et 10 arcs, et encadrant une grande niche centrale qui devait abriter la statue de la Vierge, patronne de l’église. Tous les arcs sont décorés de crochets, et ceux du registre supérieur sont partagés par un meneau central et un remplage. Le fond des petites niches ainsi dessinées est orné de figures peintes malheureusement très dégradées.
 

 

 Retable baroque                                                          Antependium

L’autel, son retable et les boiseries du xviiie siècle qui ont été retirés du chœur ont été remontés au fond du collatéral méridional. L’autel est une simple table ornée de motifs géométriques et de guirlandes de fleurs, mais il encadre un bel antependium formé de panneaux décoratifs en cuir « de Cordoue » entourant une toile peine représentant Marie et Joseph.

       Assomption de la Vierge                                                                                       Marie Reine et Mère

Le retable comporte une partie centrale séparée de deux ailes par des colonnes torses, et surmontée d’un imposant couronnement. Dans la partie centrale, une toile figurant l’Assomption de la Vierge est encadrée par des guirlandes dorées ; au-dessus, l’entablement entoure une figuration de la Trinité, dans

laquelle le Père remet le monde à son Fils. Sur les ailes, deux niches abritent respectivement Saint Pierre et Saint Paul. Dominant l’ensemble, une statue représente la Vierge tenant l’Enfant Jésus sur son bras gauche et un sceptre de la main droite, entre deux grands angelots.

L’église possède encore deux autels latéraux de belle qualité, une chaire en pierre moulurée, et une Sainte Face en marbre due au ciseau du comte d’Astagnères.

Chaire et tribune de la nef

 

Canton de Saint-Sever

 

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 Date de mise à jour : 24.02.2003