BERGOUEY. Église Saint-André

  Vue du Sud Est


 

 


Chœur
     La petite église de Bergouey, qui figure vers le milieu du xiie siècle dans le Livre rouge de la cathédrale de Dax sous le nom de Sanctus Andreas de Bergui, a sans doute été édifiée vers le début du même siècle. Elle comporte une abside de petits moellons percée de fenêtres étroites à linteau monolithe, une nef de moyen appareil régulier qui a été flanquée d'un collatéral au nord, et une tour occidentale carrée dont le rez-de-chaussée a été ouvert au xviiie siècle sur la nef, pour agrandir d'autant cette dernière. Son principal intérêt provient cependant du mobilier de bois des xviiie et xixe siècles qui y a été conservé.

     On peut remarquer tout d'abord la balustrade de la tribune et la table de communion soutenue par des fers en forme de fourches. Dans le chœur principal, un retable un peu maladroit offre des pilastres cannelés et deux colonnes, elles aussi cannelées et ornées d'un décor floral, qui encadrent la toile centrale représentant la Crucifixion.

    

      Selon une iconographie très courante dans nos diocèses aux xviie et xviiie siècles, le saint patron est figuré sur cette toile à la droite du Christ, tandis que la Vierge et saint Jean sont placés à sa gauche. L'apôtre saint André, que l'on reconnaît facilement à la forme caractéristique de sa croix qui constitue son attribut traditionnel, est aussi évoqué par une statue du retable. Le tabernacle, posé sur un autel simplement galbé, est tout à fait classique par sa conception et il peut dater du début du xviiie siècle : un coffret eucharistique, évasé sur les côtés et à la porte ornée d'un Ecce Homo, se prolonge par des ailes sculptées, scandées par des colonnettes torses qui délimitent des compartiments bien définis. Au-dessus, en guise d'exposition, deux statuettes encadrent un crucifix. Saint André et sa croix ont encore été sculptés sur le panneau de droite.


Crucifixion

 


Tabernacle
 

Saint André et sa croix

Sur le panneau de gauche et sur la seconde grande statue du retable, c'est en revanche saint Loup, patron secondaire de l'église, qui a été représenté : l'archevêque de Sens apparaît avec sa crosse mais également, sur le tabernacle, avec son attribut traditionnel, le loup. Son culte était particulièrement vivace à Bergouey : non loin de l'église, une fontaine très renommée lui était dédiée et, le 1er septembre, on s'y rendait en procession avant la grand-messe. Le curé la bénissait et les personnes qui avaient sur le corps des tumeurs ou des « loupes » (« sorte de lèpre qui, comme les loups, dévore les membres ») se lavaient avec l'eau et en emportaient. Depuis un siècle environ, cette dévotion a disparu.

Assez souvent, on le sait, saint Loup, en raison même de son nom, est plutôt invoqué contre les peurs infantiles ; si on lui préfère généralement pour cela l'abbé saint Gilles, dont l'attribut iconographique est la biche que, selon la légende, il sauva des chasseurs, en fait, saint Gilles et saint Loup sont fréquemment associés et leur fête liturgique est célébrée le même jour, le 1er septembre. Il en était de même à Bergouey, où jadis l'autel latéral nord était dédié à saint Gilles.

Ce second culte est aujourd'hui complètement oublié, à la suite du remplacement, vers 1850, de l'autel de saint Gilles par un autel de la Vierge, selon une habitude courante au xixe siècle. Le nouvel autel et son retable ont été réalisés par Tiburce Meyranx, de Mugron, mais on a conservé le petit tabernacle en bois du xviiie siècle, d'inspiration Louis xv, dont le coffret eucharistique est simplement galbé et la porte décorée d'un ostensoir. De part et d'autre, les ailes présentent un décor floral mais ne comportent plus de panneaux représentant des personnages ou des scènes sculptés.

 

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 Date de mise à jour : 04.03.2005