CARCARèS-SAINTE-CROIX
Église Saint-Bertin-et-Sainte-Croix
édifice inscrit
à l’Inv. Suppl. des M.H. le 20 septembre 1996
La petite église Saint-Bertin-et-Sainte-Croix s’élève dans une enceinte entourée d’un fossé de défense, qui domine de plus de 20 mètres le cours de la Midouze coulant en contrebas. Elle porte le nom de Sancta Crux de Podio dans le Livre rouge de la cathédrale de Dax, qui l’associe à une autre, nommée Sanctus Petrus de Podio. Le terme de podium utilisé pour désigner les deux édifices permet sans aucun doute de les mettre tous deux en relation avec une élévation naturelle - un « pouy » en gascon -, distant d’une centaine de mètres à l’est de la première, et au sommet de laquelle avait été aménagé un assez vaste camp protohistorique fortifié par un grand fossé avec talus, puis par une motte. On peut penser que l’église Saint-Pierre desservait le château édifié à l’intérieur du camp et mentionné en 1225 dans un document de l’administration anglaise, mais qui a été détruit en 1795.
L’église que l’on
peut voir aujourd’hui est de dimensions assez modestes, et elle offre une
apparente homogénéité due en particulier à l’emploi prépondérant d’un calcaire
coquillier d’une belle couleur blonde. On peut toutefois y distinguer aisément
plusieurs parties bien distinctes.
Ensemble, vu du sud
![]() Porte romane murée dans le mur sud |
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![]() Intérieur, vu vers l'ouest |
![]() Chevet du xiie siècle |
L’église à
laquelle appartenaient ces éléments ne devait comporter qu’un chevet assez
réduit, qui a été remplacé un peu plus tard par une nouvelle travée de nef
et par l’actuelle abside semi-circulaire. La pierre utilisée alors était de
meilleure qualité, l’appareil un peu plus régulier et de proportions plus
allongées, et le chevet a été renforcé par des contreforts extérieurs. Les
fenêtres, dont deux sont partiellement conservées, ne comportaient qu’un
ébrasement et étaient fermées par un linteau échancré. |
le chapiteau se réduisait à un bloc évasé sans décor.
![]() Face nord de l'abside. Chapiteau, fenêtre, peintures murales |
![]() Mur nord de la nef. Pilastre du xie, colonne du xiie |
Deux de ces colonnes marquaient la jonction de l’abside et de la nef, deux autres partageaient cette dernière en deux travées, une troisième travée étant déterminée par les pilastres de la partie occidentale.
![]() Façade occidentale |
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par celle d’un porche abritant une nouvelle porte à l’ouest, d’un collatéral au nord, d’une sacristie et d’un petit emban au sud. Puis est venue une longue période durant laquelle, très négligé et presque abandonné, il s’est gravement dégradé : vers la fin des années 1990, sa couverture était en très mauvais état, sa charpente menaçait de s’effondrer et avait dû être étayée, et des infiltrations très abondantes avaient désagrégé les mortiers des murs du chevet, dont les parements, désolidarisés, avaient dû être retenus par des cerclages de fer.
Tous ces éléments ont été repris à l’extérieur : la charpente et la couverture ont été refaites, l’appareil des murs consolidé et rejointoyé, de nouveaux enduits appliqués.
À l’intérieur, on s’est contenté de faire effectuer quelques sondages qui ont mis au jour des vestiges
![]() Inscription sur la pile nord de la nef |
![]() Décor peint sur le mur nord du chevet |
significatifs de peintures murales des
xvie-xviie
siècles, et en particulier « un ange tenant un phylactèreavec inscription "BEAT..."
au centre d’un imposant encadrement mouluré. » |
![]() Ange et encadrement mouluré sur le mur nord de l'abside |
![]() |
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Abside et maître-autel Caveau des anciens curés de Sainte-Croix
À l’extérieur du mur sud, les restes de plusieurs curés de Sainte-Croix ont été regroupés dans un petit caveau protégé par deux petites fenêtres encadrant une inscription. |
Date de mise à jour : 09.02.2003