Le Projet de l’année

Restauration de Saint-Jean-Baptiste d’Escalans

L’église Saint-Jean-Baptiste d’Escalans est un édifice de dimensions modestes, mais les particularités de son histoire, de son parti architectural et de son décor lui confèrent un intérêt assez exceptionnel pour justifier le choix de sa restauration comme projet de l’année pour l’AEAL.

Histoire de l’édifice

L’édifice   Monographie de l’église Saint-Jean-Baptiste

 

L’urgence de la restauration

Les vicissitudes qu’a connues au cours des siècles l’église Saint-Jean-Baptiste ont laissé sur elles de lourdes traces souvent aggravées par des réfections effectuées dans la hâte et avec des moyens trop réduits. Mais l’édifice a également souffert plus récemment de son éloignement de l’agglomération principale d’Escalans, près de laquelle s’élève la petite église Sainte-Meille. Après sa restauration dans les années 1860 et sa décoration par des peintures murales en 1906, elle a ainsi été bien négligée et, en dépit de son Inscription à l’Inventaire supplémentaire des Monuments historiques dès 1973, son état n’a cessé de se dégrader au fil des ans.

Des réfections graves et urgentes

Parmi les très nombreux éléments qui ont ainsi souffert des outrages du temps, il en est dont l’état particulièrement grave et les conséquences néfastes qu’il entraîne sur d’autres parties de l’édifice exigent une intervention très importante et très rapide.

Il en est ainsi en tout premier lieu de l’ensemble de la toiture, mais surtout de celle du chevet et de la nef. En effet, les 7 fermes qui composent la charpente de chêne de la nef présentent un double déversement, le plus important vers l’ouest (de 5,5 à 17 cm), le second, moins prononcé (environ 5 cm), vers le sud.

 


Ferme et pans de bois

Couverture

 


Voûte en bois de la nef

     Bien que ce mouvement n’ait pas trop gravement affecté la solidité des pièces principales, le déplacement des pannes sablières et des chevrons qu’il a entraîné a provoqué la désolidarisation de nombreux assemblages, un affaissement de la panne faîtière, le déversement des pans de bois couronnant les murs gouttereaux et la disparition de leurs garnissages de torchis, et enfin de nombreux désordres dans la couverture de tuiles canal et la formation de gouttières qui ont fortement altéré le plafond de bois. Sur le chevet, les bois de charpente, posés directement sur la voûte en maçonnerie, sont très abîmés.

  
    La nécessité de corriger ces divers désordres pour éviter une aggravation de l’état du reste de l’édifice présente bien évidemment un caractère d’urgence absolue.
     Pour être moins importants, d’autres éléments de charpente ne sont pas moins préoccupants : c’est le cas en particulier de la partie ouest de l’ancien presbytère qui surmonte un petit porche donnant accès au portail de l’église par une petite cour fermée. Les deux grosses poutres qui la supportent et les pans de bois et les renforcements divers qui la ferment sont si altérés qu’ils présentent un réel danger.

 


Angle sud-ouest de la nef

      Les maçonneries n’ont pas davantage été épargnées : à l’extérieur, l’abside et l’absidiole sud présentent un moyen appareil et des contreforts bien assisés, mais un grand nombre de pierres sont épaufrées et usées, les joints sont très érodés, toute la partie supérieure est assez destructurée, et, au sommet, les corniches de pierre ont été remplacées par des arases élargies avec un mortier de ciment.
     Bien plus graves encore ont été les dégradations subies par les murs de la chapelle méridionale et de la nef : les enduits, disparus en totalité ou en partie, laissent apparaître de larges réfections faites d’un tout-venant de moellons, des pierres taillées et des briquettes, d’importantes fissures, et des cavités dues aux racines du lierre qui ont longtemps recouvert l’ensemble.
    À l’intérieur, l’ensemble des maçonneries a été recouvert d’un enduit à la chaux et d’un badigeon aujourd’hui poussiéreux et souvent altéré par l’humidité dans les parties basses.


Mur occidental de la nef


     C’est aussi l’humidité pénétrant à travers les maçonneries ou la couverture qui, dans le chœur, a dégradé les éléments sculptés de l’arcature et les peintures des murs et de la voûte, et qui, sur le mur ouest, a imprégné le mur et décollé les enduits.

 

Une restauration et une mise en valeur d’éléments dénaturés

À côté de ces éléments dont l’état de dégradation demande une importante restauration ou une réfection intégrale, il en est d’autres qui, maltraités par des transformations antérieures, devront être simplement remis en valeur par le rétablissement d’un état antérieur. C’est le cas en particulier des deux sacristies qui flanquent de part et d’autre l’abside.

 


Arc d'entrée vu de l'intérieur de l'ancienne sacristie

     Pour être transformée en sacristie, l’absidiole sud a été séparée du transept par une cloison et mise en communication avec l’abside par une porte ; la réouverture de son arc d’entrée et la fermeture de la porte actuelle, ainsi que la restitution de sa fenêtre d’axe maladroitement agrandie permettra lui redonner sa destination et son aspect originels.

     Après la destruction totale de l’absidiole nord, la chapelle qui l’a remplacée avait été couverte d’une voûte de bois en arc de cloître à calotte centrale formant dôme. Cette construction est en assez mauvais état, mais il en reste heureusement assez d’éléments significatifs – des nervures de bois, quelques voliges larges et la clef de voûte en bois sommairement sculptée et peinte – pour permettre la restitution de cet intéressant ensemble.


Restes de la voûte de l'ancienne sacristie

 


Dégradations des décors de l'abside

     Dans le chœur, on pourra se contenter de débarrasser l’arcature des badigeons qui la recouvrent pour déterminer les reprises à effectuer sur les chapiteaux et tailloirs qui seront ensuite traités en fonction des découvertes de peintures anciennes ou simplement en harmonie avec les peintures du xixe siècle existantes. Enfin, le riche décor peint réalisé en 1865, et dont certaines parties ont été détruites ou dégradées par les infiltrations, devra faire l’objet d’une restauration soignée. Il en sera de même pour les vitraux mis en place en 1906, dont beaucoup sont altérés ou cassés, et mal protégés par des grilles rouillées ou en lambeaux.

Le projet en cours de réalisation

   Après les longues années d’oubli qui ont permis toutes ces dégradations, la commune d’Escalans a fort heureusement pris conscience de l’intérêt de son église Saint-Jean-Baptiste et de la nécessité de procéder à la restauration qui s’avère aujourd’hui aussi nécessaire qu’urgente.

     Dans un premier temps, une étude globale de l’édifice et une analyse précise des problèmes que pose son état ont permis de définir un ensemble assez considérable de travaux qui, en raison de leur importance et donc de leur coût ont été répartis en quatre tranches, comprenant en particulier :


1. La réfection des toitures et des interventions qui lui sont liées (consolidation des arases et des voûtes, installation d’un paratonnerre, etc.).

2. La restauration des maçonneries extérieures et la restitution de l’absidiole sud.

3. La restauration de l’ancienne chapelle nord pour y aménager une nouvelle sacristie, la reprise des éléments sculptés et des peintures du chœur, la réfection de l’installation électrique.

4. La restauration des chapelles et de la nef, du mobilier, ainsi que de l’ancien presbytère.

La décision de réaliser la première tranche

En dépit de la relative modicité de ses ressources, la commune d’Escalans a courageusement décidé de réaliser dès cette année 2004 la première tranche de travaux, qui était de beaucoup la plus urgente.

L’appel d’offres auquel il a été procédé a donné les résultats suivants :

1. Travaux de maçonnerie (consolidation des arases des murs, restauration des génoises de la tourelle et du presbytère, consolidation de la voûte en pierre du chœur et vérification de celle de l’ancienne absidiole sud) : 13.192.60 € HT.

2. Restauration de la charpente et de la couverture, ainsi que du plafond de bois de la nef, restitution d’un avant-toit sur le chevet et l’absidiole, réaménagement de la chambre forte située en avant du clocher-mur et de l’accès aux cloches : 101.099.10 € HT.

3. Mise en place d’un paratonnerre : 4.605.00 € HT.

Soit, en incluant les honoraires du maître d’œuvre, un total de : 134.087,85 € HT, ou 159.028,19 € TTC.

Pour soutenir la commune dans son effort, divers organismes ont accepté de lui apporter leur aide :

État                                                        22.491,73 €

Conseil régional d’Aquitaine           11.445,00 €

Conseil général des Landes              37.486,22 €

A.E.A.L.                                                10.000,00 €

Total                                                           81.422,95 €

 

Ces aides sont sans doute importantes, mais elles laissent à la charge la commune, qui ne compte que 219 habitants, une somme de : 77.605,24 € (509.057 F).

 

 

Appel à l’aide

 

Un appel pressant est donc adressé par l’A.E.A.L. à tous les amis du patrimoine et des vestiges du riche passé de nos régions, pour les inviter à participer au financement de la première tranche de travaux, et à permettre ainsi que la réalisation d’une deuxième tranche puisse être rapidement décidée : cette deuxième tranche apparaît en effet essentielle, car, après la mise hors d’eau de l’édifice par les travaux en cours, elle amorcera la renaissance de l’église Saint-Jean-Baptiste en lui redonnant quelques-uns des traits les plus caractéristiques de son visage originel.

 

Dons

Toute aide en faveur de ces travaux pourra être adressée à l’AEAL, habilitée à délivrer un reçu fiscal, et qui transmettra l’intégralité des sommes recueillies à la commune.

 

  

 ACCUEIL

 

   Date de dernière mise à jour : 27/06/04