Les vestiges du programme du mur ouest :
L’Assomption de la Vierge

 


Assomption de la Vierge.

 

 L’ouverture au xixe siècle d’une grande arcade dans le mur ouest de la chapelle a fait disparaître la majeure partie du décor qui devait y avoir été appliqué, ne laissant subsister que la partie supérieure d’une Assomption. Cette scène, en quelque sorte symétrique du Christ en gloire du mur est, appartenait peut-être à une composition dont l’iconographie plus spécifiquement mariale répondait à celle, essentiellement christologique, qui lui faisait face.

Au centre de la scène, la Vierge apparaît nimbée, vêtue d’une ample cape qui dégage les bras, et les mains jointes dans l’attitude de la prière ; ses longs cheveux retombent sur ses épaules et ses yeux trahissent un léger strabisme. La disparition de la partie inférieure de la scène ne permet pas de savoir quelle était la position du bas de son corps.

De part et d’autre, deux anges agenouillés la soutiennent et l’enlèvent au ciel ; ils déploient largement leur ailes, pour former comme un cadre autour de Marie.

Cette représentation marque l’aboutissement d’une longue évolution iconographique, mais également théologique. On ne trouve en effet dans aucun livre du Nouveau Testament de renseignement sur la fin de la vie terrestre de Marie. À l’origine, l’église d’Orient ne fêtait et ne représentait que la « Dormition », le « sommeil » de la Vierge, et l’élévation de sa seule âme au ciel.

La croyance à une Assomption corporelle n’est apparue en Orient et en Occident que vers le ixe siècle, et elle a été très lente à s’imposer, sous l’influence en particulier de quelques grands théologiens. Elle n’a finalement été reconnue comme un dogme qu’en 1950. Mais les artistes avaient largement anticipé sur cette proclamation, en particulier au cours du mouvement de Contre-Réforme, pour affirmer la légitimité de célébrer Marie, contestée par les protestants. Le contexte est ici différent : il faut sans doute voir dans le choix de cette scène la simple preuve de la vitalité toujours active à cette époque d’une profonde dévotion filiale à l’égard de la Vierge.

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