Église Sainte-Eugénie de Solférino

 

Visite du dimanche 6 octobre 2013

 

     L’église de Solférino fait partie d’un ensemble conçu par Napoléon III qui a acheté, en 1857,  7000 hectares de terres à la jonction de sept communes landaises : Morcenx, Sabres, Commensacq, Onesse, Escource, Labouheyre et Lüe, afin de former le « Domaine impérial des Landes », dans le but de développer ses théories sur le plan agricole et social.

 

 

Ayant entrepris de créer un lieu de vie et de travail sur cette étendue de landes inhabitée et vouée aux parcours à montons, Napoléon III fait construire neuf fermes et un bourg avec des bâtiments collectifs, mairie-école, presbytère et église, ainsi que vingt-six « cottages » dont huit doubles et dix simples, et dix maisons d’artisans.

Si la construction des fermes débute en 1857, l’église, quant à elle, n’est construite qu’après, en 1860, quand la population de journaliers agricoles commence à s’installer. Son implantation est choisie au centre du bourg, au milieu de la route qui relie Labouheyre à Morcenx, sur un axe nord-sud. La date de construction est gravée dans la pierre dans un médaillon situé à l’intérieur de l’église sur le mur de soutènement du clocher. L’église porte le vocable de « Sainte-Eugénie » en l’honneur de l’impératrice Eugénie, épouse de Napoléon III.

 


  

  L’église de Solférino est inaugurée le 4 octobre 1863, en présence de Napoléon III, et c’est le premier curé de Solférino, l’abbé Cazaux, qui, pour l’occasion, donne la devise « Aratro et altari », que l’on peut traduire ainsi « par la charrue et par l’autel » et, qui, d’après Elie Menaut, félibre landais, revêt une signification symbolique « l’autel moralise les peuples et la charrue les nourrit ».

     Cette devise a été reprise par le maître-verrier Fournier de Bordeaux, lors de la rénovation de l’église en 1994, et insérée dans la rosace représentant les différentes cultures tentées sur le Domaine : épi de blé, fleur de tournesol, grappe de raisin, épi de maïs, gland de chêne et pomme de pin.
De même, on peut admirer les vitraux à la marque de Napoléon III « NIII », et de son épouse  Eugénie « E ».

 

 

     La première cloche ayant été rapidement fêlée, elle est remplacée dès 1893 par une nouvelle, fondue par Delestan ; sa fonction principale est d’avertir la population en cas d’incendies de forêts, afin que celle-ci se rende sur place pour lutter contre ce fléau.

 

    

 

     L’église est restée propriété privée de l’Empereur, puis de son épouse jusqu’en 1905, malgré la transformation du Domaine en commune en 1863. Après avoir été achetée par un marchand de bois avec une partie du Domaine, l’église est donnée à la commune en 1907. Ce n’est qu’en 1920, alors qu’elle est à l’état de ruine, que Madame Eudoxie Pauline Schneider, veuve du maître des forges du Creuzot, la rachète à la commune, et la fait reconstruire en 1921, suite à l’effondrement de la toiture.

 

     Après sa fermeture en 1991 par arrêté de péril pris par le maire, elle est cédée pour le franc symbolique à la commune en 1993, par les héritiers de Madame Schneider.

Après la restauration de 1994, elle est inaugurée le 12 mars 1995, par Monseigneur Sarrabère, évêque du diocèse d’Aire et de Dax.

 

     Sur le plan ornemental, on peut admirer quelques statues d’une grande finesse, dont une de la Vierge datant de 1873, mais aussi une de Jeanne d’Arc et une de saint Vincent de Paul.

     50 ans plus tard, l’église de notre Solférino landais, dont le toponyme rappelle la victoire des Français sur les Autrichiens en Lombardie en Italie en 1859, se dresse toujours fièrement au centre du bourg voulu par Napoléon III et reste un des témoins d’une tentative de mise en valeur de la lande de Gascogne.

 

 

 

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Michèle TASTET-BRETHES

 

 

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 Date de mise à jour : 13.02.2015