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La période des grandes reconstructions

Aussitôt après la fin de la guerre de Cent Ans, on assiste, en pays landais comme partout ailleurs, à une période d'intenses restaurations : on reprend alors les clochers et les porches, on ajoute

des chapelles et parfois des nefs latérales, et on lance sur l'ensemble des édifices des voûtes à liernes et tiercerons, dotées de clefs qui, à Brassempouy, Nerbis, Sabres, Sainte-Marie-de-Gosse et ailleurs, offrent des décors parfois datés, qui révèlent une activité artistique certes assez intense, mais de peu d'originalité véritable. Enfin, dans la partie orientale du département, des tours carrées à la base, octogonales aux étages supérieurs, agrémentent la façade occidentale de nombreuses nefs trop austères ou banales.
     Parfois cependant, on devine une main plus habile, comme sur les culots conservés dans le chevet en ruines de l'église de Mauras dans le Gabardan, sur ceux de la tour du couvent des Augustins de Geaune, ou sur le portail de Saint-Cricq de Parlebosq.

Nerbis. Voûtes du collatéral sud
 

Les peintures murales

Les enduits de plâtres, les moulures de stuc, les badigeons et les décors peints au xviiie et surtout au xixe siècle dans la plupart des églises landaises ont souvent caché ou partiellement détruit des
















 

peintures plus anciennes. Dans bien des cas, la crainte de ne pouvoir conserver ou protéger ces peintures a conduit à retarder leur mise au jour ; mais l'urgence de certains travaux a parfois contraint à entreprendre des dégagements qui ont permis de découvrir quelques ensembles assez remarquables.
     Le plus connu, et sans doute le plus ancien de ces ensembles est celui qui orne le chevet de l'église de Lugaut (commune de Retjons), dans le nord du pays de Marsan. Si ce décor a été sauvé par une notoriété due d’une publication, il n’en a malheureusement pas été de même pour d’autres ensembles tout aussi remarquables et peut-être plus anciens, celui de l’église de Bostens, disparu au cours de la restauration des années 1960-1961, celui de la crypte de Sainte-Quitterie du Mas d'Aire, qui, n’ayant jamais été fixé, est aujourd'hui presque entièrement effacé, celui de Biganon, rendu presque illisible par les infiltrations dans la couverture.  

Retjons. Lugaut. Ange

Comme pour l'architecture, la période qui a suivi la guerre de Cent Ans a vu réaliser de très nombreux ensembles dont les plus intéressants aujourd'hui encore visibles sont ceux de Lévignac, Richet et Suzan, que l’on peut dater de la fin du xve ou du début du xvie siècle.

     L'intérêt de ces quelques ensembles peints compense un peu l'extrême pauvreté des églises landaises en éléments de mobilier de la période médiévale, qu’il s’agisse d’objets de bois, comme les Pietà de Capbreton ou de Labastide-d'Armagnac, les Vierges de Carcarès-Sainte-Croix, de Labenne, de Buglose et de Saint-Girons, les vantaux de la porte de Lit, datant pour la plupart de l'extrême fin du Moyen Âge, ou d’objets de pierre, comme la Pietà de Lit-et-Mixe, la Vierge de Buglose, et surtout le retable d'Audignon.

        Ousse-Suzan. Eglise de Suzan. Choeur
   

Audignon. Retable gothique

Audignon. Retable gothique. Détail avant restauration

 

 

 

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   Histoire des églises Landaises
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  Le xiie siècle, et le triomphe de l’art roman
  Les temps modernes. xvie-xviiie siècles
  Un xixe siècle sous influence
  L’œuvre contrastée du xxe siècle

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